UNE ILLUSION A BICYCLETTE

Tirage numérique sur aluminium 120cm x 96cm

Dans une pièce hermétique à la lumière, un vélo fait face à une grande photographie, dans le noir le plus complet. Le spectateur est invité à monter sur le vélo et à pédaler ce dernier (en faisant du sur-place) afin d’allumer le phare-avant qui est relié à une petite dynamo, et ainsi éclairer l’image qui se trouve devant lui.

Ce travail a pour but de questionner le spectateur sur son rôle dans le processus d’appréhension d’une photographie. Dans un monde où les clichés nous submergent au quotidien à travers la presse et internet, nous devenons de plus en plus insensibles et distants aux sujets que nous observons.

Par le biais d’une installation qui oblige à produire un effort physique afin d’apercevoir la photographie, j’essaie de jouer avec la frontière entre le passif et l’actif. C’est le spectateur qui vient mettre la lumière sur la photographie, et choisit donc de se confronter, ou non, à la scène qui lui fait face.  Ainsi, une interaction se crée entre l’image et lui.

Sommes-nous en mesure de nous transporter dans le monde de l’illusion ? Je tente ici de sonder les limites entre deux réalités. 





J’explore la question de notre décontenance face à une image. Est-elle relative à l’effort que nous faisons pour nous en imprégner, ou pouvons-nous au contraire tirer le constat définitif que la photographie est quelque chose d’impalpable, d’impénétrable, sans dimension ni profondeur ? 


«Une illusion à bicyclette» retranscrit le paradoxe de la roue de hamster, qui tourne sans cesse, mais n’atteint rien.


Installation présentée à l'occasion de l'Exposition du Grenier IV, Lausanne.
© novembre 2013

photos de l'installation